contact@noscausescommunes.fr
Nos causes communesNos causes communesNos causes communesNos causes communes
  • Accueil
  • Les thèses de novembre 2017
  • Dans les médias
  • Le comité scientifique
  • Lire les contributions
  • Je contribue
  • Nos vidéos

Où est vérifié l’adage qui veut que « les mêmes causes produisent les mêmes effets » – par Gaëtan Gorce

    Home Contributions libres Où est vérifié l’adage qui veut que « les mêmes causes produisent les mêmes effets » – par Gaëtan Gorce

    Où est vérifié l’adage qui veut que « les mêmes causes produisent les mêmes effets » – par Gaëtan Gorce

    Par noscausescommunes | Contributions libres | 0 commentaire | 22 novembre, 2018 | 0

    L’un des traits les plus spectaculaires du caractère de notre « classe dirigeante » est son inaptitude à voir ce qui est pourtant posé devant elle et depuis longtemps, et de sembler ainsi découvrir le ressentiment que crée dans le pays sa politique, qu’elle ait été poursuivie par Villepin, Sarkozy, Hollande et maintenant Emmanuel Macron.

    Cette cécité est sans doute favorisée par des institutions qui donnent encore à la République un semblant de stabilité ; elle tient sans doute aussi à la fausse confiance qu’entretient parmi les gouvernants la modération dont au final font preuve nos concitoyens. Ceux-ci, au moins depuis le premier tour de 2001, expriment une colère dans laquelle ils prennent bien soin de ne pas se laisser complètement entraîner. Ainsi votent-ils de plus en plus pour les extrêmes mais en les tenant au final hors du pouvoir ; ainsi rejettent-ils le traité constitutionnel européen mais sans jeter l’Europe avec l’eau du bain ; ainsi sanctionnent-ils l’an passé tous les anciens partis de gouvernement mais pour porter à l’Elysée un pur produit du système qu’ils venaient de condamner. Comme s’ils voulaient toujours lui laisser une dernière chance. La question est naturellement de savoir s’ils ne risquent pas un jour, après avoir lancé en vain autant d’avertissements, de se « lâcher » pour laisser le pire advenir…

    A chaque alerte en effet, c’est un petit peu de la République qui s’en va – l’autorité du Chef de l’Etat, la confiance dans les institutions, etc. – et l’affaiblissement, pour ne pas dire l’impuissance, des partis et des syndicats qu’a illustré la présidentielle de l’an passé et dont témoigne la pratique du pouvoir actuel, laisse désormais cette colère sans truchement ni vecteur pour la canaliser. Comme le montre à l’envie le mouvement dit « des gilets jaunes » dont personne a ce stade ne peut dire sur quoi il est susceptible de déboucher.

    Le seul point rassurant de ce processus continu de délitement, c’est que les causes en sont parfaitement connues.

    Comme François Hollande, Emmanuel Macron affronte aujourd’hui à travers son impopularité les conséquences d’une politique qui ne pouvait qu’échouer puisqu’elle a pris, comme celle de ses prédécesseurs, l’exact contrepied des attentes du pays. En clair, nos concitoyens ne veulent pas d’une politique de modernisation à marche forcée, menée au prétexte de l’Europe, et qui vise à les priver de ce à quoi ils aspirent ou restent attachés : baisse des dépenses sociales, réduction des services publics, stagnation relative de l’économie et du pouvoir d’achat, et pour couronner le tout perte de notre capacité à décider par nous-mêmes de l’avenir du pays, cela fait beaucoup… sans doute beaucoup trop !

    Il faut dire que la stratégie proposée par nos « élites » depuis 20 ans tient de la quadrature du cercle : conduire une politique restrictive de réduction des déficits alors que notre dynamisme démographique exigeait plus d’emploi tenait déjà de la gageure, mais ne pas soutenir le pouvoir d’achat dans un pays où l’industrie peine à l’exportation, confine à l’absurdité… puisque faute de relance européenne, et en raison de la gamme moyenne de nos productions, cela nous contraint à disputer les marchés extérieurs à ceux de nos partenaires européens dont les règles sociales ou les salaires sont plus faibles, et du coup à consacrer nos marges de manœuvre financiers à des baisses massives des cotisations sociales patronales !

    Du coup, ne peuvent tirer avantage de ce jeu pipé que la minorité qui s’est bien insérée dans la mondialisation (nos banques), a su profiter de la complaisance de l’Etat (quelques grands groupes endogames, ou tournés vers le BTP ou la défense) ou bénéficié de rentes de situation (en particulier dans les services).

    On est donc loin du compte ! Celui que revendiquent précisément les manifestants de ce week-end, soutenus, on l’aura noté, par l’écrasante majorité de l’opinion.

    Aussi n’est-ce pas en s’affirmant « droit dans ses bottes », ou en concédant quelques compensations, que le gouvernement pourra répondre à ce qui s’apparente à une contestation tous azimuts de sa politique… et de celles conduites au moins depuis la mise en place de l’euro.

    On ne dira jamais assez en effet combien l’incapacité des successeurs des Delors, Kohl et Mitterrand à tirer les conséquences, en termes de gouvernance économique, de cette décision, a précipité la France dans le malaise qui l’accable aujourd’hui.

    Au delà, cependant, des réserves que ne peuvent qu’inspirer les mouvements disparates que nourrit la colère populaire, il faut voir dans ceux-ci le miroir inversé de trop d’erreurs commises en sacrifiant hier notre industrie et l’emploi, et aujourd’hui, pour les mêmes mauvaises raisons, notre cohésion sociale et territoriale.

    Au delà du mécontentement, c’est donc aussi un appel adressé par nos concitoyens à leur classe dirigeante qu’il faut y lire, une invitation au sursaut !

    Pas de mot clé.

    Leave a Comment

    Annuler la réponse

    Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

    Articles récents

    • Atelier UGR 2021 – Revenu universel ou État garant de l’emploi en dernier ressort ?
    • Atelier UGR 2021 – 40 ans après 1981, quelles leçons tirer de l’Union de la Gauche ?
    • Atelier UGR 2021 – Libertés publiques et états d’urgence : comment l’exception forge la norme ?
    • Atelier UGR 2021 – Les jeunes et la politique, entre héritage et renouvellement
    • Universités de la Gauche Républicaine – Déconfinons le débat – Les élus locaux, derniers remparts de la République ?

    Commentaires récents

      Copyright 2018 Nos Causes Communes | Tous droits réservés
      • Accueil
      • Les thèses de novembre 2017
      • Dans les médias
      • Le comité scientifique
      • Lire les contributions
      • Je contribue
      • Nos vidéos
      Nos causes communes